L’association IPSOC[1] a réuni ses adhérents cette semaine, afin de tirer un premier bilan de la crise du Covid sur la fonction de contrôle de gestion sociale. Réunis en visio-conférence, les participants ont échangé sur le canevas proposé par Sandrine Cadiou (présidente de l'IPSOC). Un bilan détaillé reprenant les différentes réponses des entreprises sera disponible sur l’espace membres de l’IPSOC, mais il est d’ores et déjà possible d’identifier quelques éléments clés .
De nombreuses entreprises ont enregistré des baisses d’activité lors du confinement (variable évidemment selon les secteurs), mais cela n’a pas été le cas de la fonction contrôle de gestion sociale.
Les cellules de crise ont été activées plus ou moins précocement dans les différentes entreprises. Les groupes internationaux ont probablement été sous tension dès le début 2020. Mais pour le contrôle de gestion sociale, c’est le confinement en France qui a initié le départ d’un reporting beaucoup plus détaillé sur les effectifs et sur les absences. Il a fallu adapter la terminologie, créer de nouvelles rubriques dans le SIRH pour intégrer la question du chômage partiel et des absences liées à la garde des enfants. Les analyses d’absentéisme s’en trouvent bouleversées et les comparaisons avec les années précédentes impossibles. Certains soulignent qu’il a fallu être extrêmement réactif et mettre en place en 48h un suivi précis des effectifs, en temps réel. Un cap a dû être franchi en matière de qualité des données. Dans les groupes, les définitions de ces nouvelles rubriques a nécessité de beaucoup communiquer avec les représentants RH des entités. Au-delà des mesures d’effectifs, les impacts financiers sur la masse salariale ont également dû faire l’objet d’un chiffrage dans de nombreux cas.
Reporting accru à court terme pendant la période de crise ...mais à long terme d’autres questions se posent. Par exemple, la formation suscite quelques interrogations. Avec le confinement, on a assisté à un basculement des actions de formation vers le distanciel ou le virtuel. Il semble alors que le comptage du temps consacré à la formation ne puisse plus d’effectuer de la même manière. En effet, la formation à distance requiert souvent du temps de travail en autonomie de la part des participants. Dans ces conditions...que faut-il mesurer exactement ?
Certains participants ont souligné également l’importance de la transparence et de la communication pendant la période de crise : avec les salariés, et avec les partenaires sociaux. Communication descendante, mais aussi ascendante et transversale.
Enfin, à la question : qu’est-ce qui peut modifier votre fonction durablement dans le temps ? ...La plupart des participants ont évoqué la légitimité accrue de leur fonction. Les reportings sociaux habituels peinent parfois à susciter l’intérêt des managers, mais pendant la crise, ces derniers ont été très en demande d’informations. Très sollicité, le contrôle de gestion sociale a prouvé son utilité dans ce contexte d’urgence opérationnelle.